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Il avait quelque chose de si vif dans les yeux et dans la voix, qu’Anna ne fut pas surprise du regard que Mme Clay jeta à Élisabeth. Elle ne pouvait résister à de si vives instances : elle resta. Sir Walter, se trouvant seul avec Anna, lui fit compliment de sa bonne mine. Il lui trouvait les joues plus pleines, le teint plus clair et plus frais. Employait-elle quelque chose de particulier ? Peut-être du gowland. Non ! rien du tout ? Cela le surprenait, et il ajouta :

« Vous n’avez qu’à continuer ainsi : vous ne pouvez pas être mieux qu’à présent. Autrement, je vous conseillerais le constant usage du gowland pendant le printemps. Sur ma recommandation, Mme Clay l’a employé, et vous en voyez le résultat : ses marques de petite vérole ont disparu. »

Si Élisabeth avait pu l’entendre ! Ces louanges l’auraient d’autant plus étonnée que les marques en question n’avaient pas du tout disparu.

Mais il faut subir sa destinée, se dit Anna. Si Élisabeth se mariait, le mariage de son père serait un mal moins grand. Quant à elle, elle pouvait demeurer avec lady Russel.

La politesse et le savoir-vivre de celle-ci furent mis à l’épreuve quand elle vit Mme Clay en si grande faveur et Anna si négligée. Elle était aussi vexée que