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Anna, entendant ces paroles, resta d’abord immobile d’émotion. Elle entra dans la chambre.

« Vous resterez pour la soigner, j’en suis sûr, lui dit-il avec un élan et une douceur qui semblaient rappeler le passé. » Elle rougit fortement, et lui, reprenant possession de lui-même, s’éloigna.

Elle dit qu’elle était prête, et heureuse de rester, qu’elle y avait pensé, et souhaité qu’on lui permît de le faire. Un lit à terre dans la chambre de Louisa lui suffirait, si Mme Harville le trouvait bon.

Wenvorth proposa de prendre une chaise de poste pour aller plus vite ; et d’envoyer demain, de bonne heure, l’équipage à Uppercross pour donner des nouvelles de Louisa.

Quand Marie sut ce qu’on avait décidé, elle se récria. Elle se plaignit avec amertume de l’injustice qui lui faisait préférer Anna : elle, la sœur de Louisa. Pourquoi ne serait-elle pas aussi utile qu’Anna ! et la laisser retourner sans son mari ! Non, c’était vraiment trop dur ! Elle en dit tant que Charles dut céder.

Jamais Anna ne s’était soumise avec plus de répugnance aux fantaisies jalouses de Marie. Elle partit pour la ville, avec Henriette, Charles et Benwick. Pendant le trajet, elle revit les endroits qui lui rap-