Page:Austen - Persuasion.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.

c’était une garde-malade experte ; et sa bonne d’enfants était une seconde elle-même. Louisa serait veillée nuit et jour. Tout cela fut dit d’un accent sincère et vrai, qui était irrésistible.

Charles, Anna et Wenvorth se demandaient avec effroi comment on pourrait porter la triste nouvelle à Uppercross. La matinée était fort avancée. On se désolait, quand Wenvorth s’écria : « Il n’y a pas de temps à perdre, les minutes sont précieuses. L’un de nous doit partir immédiatement. Musgrove, est-ce vous ou moi ? »

Charles répondit qu’il ne pouvait supporter l’idée de quitter Louisa. Henriette voulait aussi rester, mais elle fut forcée de reconnaître qu’elle ne serait utile à rien, elle qui s’était trouvée mal envoyant l’accident de sa sœur. Elle réfléchit à la douleur de ses parents, et consentit à partir.

À ce moment, Anna, sortant de la chambre de Louisa, entendit Wenvorth qui disait :

« C’est entendu, Musgrove, vous restez, et je ramène votre sœur à la maison. Mais si quelqu’un reste ici pour aider Mme Harville, ce ne peut être que miss Anna, si elle le veut bien : elle a toutes les qualités pour cela ; d’ailleurs votre femme veut sans doute retourner auprès de ses enfants. »