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tournait les yeux, il voyait son autre sœur évanouie, et sa femme, presque en proie à une crise nerveuse, qui l’appelait à son aide.

Anna, tout en s’occupant d’Henriette avec tout le zèle que l’instinct lui suggérait, s’efforçait encore de consoler les autres. Elle apaisait Marie, ranimait Charles, rendait un peu de calme au capitaine. Ces deux derniers semblaient se laisser diriger par elle.

« Anna, s’écria Charles, que faut-il faire, au nom du ciel ?

— Ne vaudrait-il pas mieux la porter à l’auberge ?

— Oui, c’est cela, s’écria Wenvorth. Je vais la porter ; Charles, prenez soin des autres. »

Le bruit de l’accident s’était bientôt répandu. Les bateliers et les ouvriers du Cobb se rassemblaient pour contempler une jeune femme morte. Henriette fut confiée à l’un d’eux. Anna marchait à côté de Louisa. Charles soutenait sa femme : ils reprirent le chemin qu’ils venaient de traverser si joyeux, un moment auparavant, maintenant si désolés ! Les Harville vinrent à leur rencontre. Benwick, en passant, les avait avertis.

Harville était un homme de sang-froid et de ressources. Après quelques mots échangés avec sa femme, il décida que Louisa serait transportée chez