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bras de son mari, déjà glacé de terreur. Henriette s’évanouit et serait tombée si Benwick et Anna ne l’avaient soutenue.

Wenvorth, qui semblait accablé, s’écria d’un ton de désespoir : « Personne ne viendra-t-il m’aider ?

— Allez-y ! pour l’amour de Dieu, allez-y, s’écria Anna. Je peux soutenir Henriette. Frottez-lui les mains, les tempes ; tenez voici des sels. »

Benwick obéit, et Charles se dégageant de sa femme, ils soulevèrent Louisa et la soutinrent entre eux deux. On fit ce qu’Anna avait dit, mais en vain tandis que Wenvorth chancelant s’appuyait contre le mur, et s’écriait avec le plus profond désespoir :

« Ah ! ciel ! son père et sa mère !

— Un médecin, dit Anna. »

Ces mots semblèrent l’électriser ; il s’élançait déjà, quand Anna dit vivement :

« Ne vaudrait-il pas mieux que ce fût le capitaine Benwick ? il sait où demeure le docteur. »

Cette observation parut si juste, que Benwick confia à Charles ce pauvre corps évanoui et disparut en un instant.

Il serait difficile de dire lequel des trois était le plus malheureux, de Wenvorth, d’Anna ou de Charles. Ce dernier, penché sur Louisa, sanglotait, et quand il