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ET PRÉVENTION

Lydia était une grande et belle fille de quinze ans, fort gaie et fort étourdie, favorite de sa mère, et par cette raison introduite dans le monde beaucoup trop tôt[1] ; elle était naturellement peu timide, et les attentions des officiers, que ses manières et les bons dîners de son oncle attiraient, l’avaient rendue hardie. Elle se décida donc sans peine à parler à M. Bingley au sujet du bal, ajoutant qu’il serait mal à lui de ne pas tenir sa parole. La réponse qu’il lui fit enchanta Mme Bennet :

« Je suis tout prêt, je vous assure, à tenir ma promesse ; et quand votre sœur sera rétablie, vous pourrez vous-même fixer le jour du bal. Mais vous ne voudriez pas danser pendant qu’elle est malade ? »

  1. Il n’est guère d’usage de présenter ses filles dans le monde avant qu’elles n’aient atteint l’âge de dix-sept ou dix-huit ans ; il est rare de même, dans les grandes maisons, qu’avant cet âge elles dînent avec leurs parens : elles ont une table à part, présidée par leur institutrice.