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ORGUEIL

bien aise de recevoir M. Bingley… ; mais on n’a pu trouver de poisson ce matin, cela est vraiment fâcheux, Lydia, ma bonne, sonnez, je veux parler sur-le-champ à Hills.

» — Ce n’est pas M. Bingley, dit son mari, c’est quelqu’un que je n’ai jamais vu. »

L’étonnement fut général. M. Bennet eut le plaisir d’être vivement questionné par sa femme et ses cinq filles… Après s’être diverti quelque temps de leur curiosité, il s’expliqua ainsi :

« Il y a à peu près un mois que j’ai reçu cette lettre, et à peu près quinze jours que j’y ai répondu, car j’ai pensé que c’était une chose délicate et qui méritait toute mon attention. La lettre est de mon cousin M. Colins, qui aussitôt que je serai mort pourrait vous chasser de cette maison.

» — Oh ! mon cher monsieur Bennet, je ne puis y penser sans frémir : ne me parlez pas de cette homme-là, je l’ai en horreur ; c’est une chose affreuse que