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jour, et je remplaçai la gouvernante. Il est évident que Mr. Wickham en vouloit surtout à la fortune de ma sœur, qui est de trente mille livres sterling ; mais je ne puis m’empêcher de croire que le desir de se venger de moi étoit aussi pour lui un mobile puissant. Il est bien vrai qu’il se seroit vengé d’une manière cruelle.

Voilà, mademoiselle, le récit exact de ce qui s’est passé entre nous ; et si vous ne le rejetez pas complètement comme faux, vous ne m’accuserez plus, à l’avenir, de cruauté et d’injustice envers Mr. Wickham. J’ignore de quelle manière il m’a calomnié auprès de vous ; et je ne dois pas m’étonner qu’il aît réussi, puisque vous n’aviez aucune connoissance des faits. Vous serez surprise, peut-être, que je ne vous aie pas dit tout cela hier au soir ; mais je ne me sentois pas assez maître de moi-même pour être sûr de ne dire que ce que je voudrois. J’en appelle au colonel Fitz-William sur la vérité de ce que je viens de vous exposer : comme exécuteur-testamentaire de mon père, et comme mon ami, il n’a ignoré aucun détail. Si l’aversion que je vous ai inspirée ne vous permet pas d’ajouter foi à ce que je vous dis, vous n’aurez aucune raison de douter de ce que vous dira le colonel ; et pour que vous