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peur terrible de cette milady, et la perspective du dîner lui donnoit autant d’émotion qu’en avoit eu son père lorsqu’il avoit été présenté à la cour.

Le temps étoit beau ; et ils s’acheminèrent à pied par les allées du parc. Elisabeth en admira la belle végétation et les points de vue, mais elle ne pouvoit pas éprouver les mêmes transports que Mr. Collins, ni toute l’admiration qu’il chercha à lui inspirer, en lui racontant ce qu’il en avoit coûté seulement pour les vitres, de toutes les croisées du château.

Lorsqu’ils montèrent le perron, et qu’ils entrèrent dans le vestibule, Marie sentoit croître ses alarmes. Sir William n’étoit pas très-calme. Pour Elisabeth, elle étoit à-peu-près dans son assiette ordinaire. Elle n’avoit rien entendu dire de lady Catherine qui la lui représentât comme très-imposante par l’esprit, les talens ou les vertus. Quant à l’avantage de la richesse, elle n’en étoit pas du tout éblouie.

Mr. Collins ne manqua pas de faire admirer les proportions du vestibule, et le bon goût des ornemens. Deux laquais les conduisirent par une antichambre, dans un sallon, où étoient lady Catherine, sa fille, et Mad. Jenkinson. Milady eut la politesse de