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distance respectueuse, et toujours prêt à s’incliner lorsque miss de Bourg regardoit de son côté. Enfin la voiture partit ; et les deux jeunes personnes allèrent à la rencontre de Mad. Collins. Son mari les félicita sur le bonheur qu’elles avoient d’être invitées à dîner chez lady Catherine pour le lendemain. C’étoit un véritable triomphe pour lui que cette invitation. Il se promettoit une grande jouissance de l’étonnement de ses hôtes quand ils verraient la magnificence du château de Rosings, et la politesse de lady de Bourg avec lui et sa femme. Il avoit une extrême reconnoissance pour milady, de ce qu’elle lui donnoit ainsi l’occasion de faire parade de la faveur dont elle l’honoroit.

« Je n’aurois point été surpris, » dit-il, « que lady Catherine nous eût proposé à tous de boire du thé chez elle un dimanche. J’avoue même que, connoissant son extrême affabilité, je m’y attendois ; mais comment aurois-je pu espérer une marque d’attention et de bonté aussi flatteuse ? Comment prévoir qu’immédiatement après votre arrivée, nous serions tous invités à dîner au château de Rosings ? „

“ Je suis moins surpris que vous, „ dit Sir William, “ parce que j’ai l’habitude de l’extrême, politesse des grands. J’ai toujours re-