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rois pas fâchée de m’y promener quelques momens, si vous voulez bien m’accompagner. „

“ Allez, ma chère, » dit Mad. Bennet, « faites voir à milady les différens points de vue : je crois que l’hermitage lui plaira. „

Elisabeth alla chercher son chapeau et ses gants, puis elle revint joindre milady, qui en traversant la chambre à manger et le vestibule, jeta autour d’elle un coup-d’œil d’approbation, et dit : « mais ceci n’est pas mal, en vérité. »

Sa voiture étoit restée à la porte, et Elisabeth vit que la femme-de-chambre l’y attendoit. Elles marchèrent en silence dans le sentier qui conduisoit à la plantation. Elisabeth étoit déterminée à ne pas se mettre en frais de conversation pour une femme qui lui paroissoit plus que jamais insolente et désagréable. Elle ne comprenoit pas comment elle avoit pu lui trouver une fois quelque rapport avec son neveu.

Lorsqu’elles furent dans le bosquet, lady Catherine prit la parole et lui dit : « il ne vous est pas difficile, miss Bennet, de deviner le motif de ma visite. Votre conscience vous dit certainement ce qui en est. »

Elisabeth parut extrêmement surprise, et lui dit en la fixant : « en vérité, milady, vous

êtes