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mais elle dit qu’elle n’étoit pas fatiguée, et ils restèrent debout sur la pelouse. Dans une telle situation, rien n’était plus gauche que le silence. Elle le sentait, et auroit voulu trouver quelque chose à dire ; mais il sembloit y avoir un embargo sur tous les sujets. Enfin elle se rappela son voyage ; et ils se mirent à parler matlock, et dove-dale. Elle trouva le temps très-long ; et tous ses moyens de conversation étaient épuisés, lorsqu’enfin son oncle et sa tante vinrent rompre le tête-à-tête. Mr. Darcy les pressa tous trois d’entrer au château pour prendre quelques rafraîchissemens ; mais ils s’y refusèrent avec politesse, et prirent congé. Mr. Darcy donna la main aux dames pour monter en voiture ; et Elisabeth en s’éloignant le vit qui s’acheminoit vers la maison à pas lents.

Alors commencèrent les observations sur Mr. Darcy. « Il est impossible d’être plus poli et plus modeste, » dit Mr. Gardiner.

« Il a quelque chose de fier dans l’extérieur, » dit Mad. G. ; » mais à présent je vois que c’est dans son air seulement, et je comprends l’éloge qu’en faisoit la femme de l’intendant. „

« Je ne puis dire à quel point j’ai été surpris de sa manière d’être avec nous, „ reprit Mr. G. « Il a été plus que poli, il a été très-

attentif ;