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eu dans son cœur la même part que set fils. Betty étoit la seule pour laquelle elle eut du foible. William flattoit son orgueil maternel, les autres occupoient toute sa sollicitude, et faisoient sa joie ou son tourment.

Ses journées se passoient dans un mouvement continuel, et pourtant elle restoit en arrière sur mille objets. Elle sentoit la nécessité d’épargner, mais elle étoit mauvaise économe parce qu’elle manquoit de régularité et de jugement. Sans cesse mécontente de ses domestiques, elle ne savoit point les diriger, et soit qu’elle les reprît ou qu’elle supportât leurs défauts, elle n’obtenoît d’eux ni égards ni respect. Si elle eût été appelée à mener la vie d’une dame de château, elle auroit représenté au moins aussi bien que lady Bertram avec laquelle elle avoit beaucoup de rapport, mais elle n’avoit point naturellement les goûts et la capacité qu’exigeoient la situation où un mariage imprudent l’avoit jetée, et Mad. Norris auroit été à sa place une mère de famille plus respectable.

Fanny desiroit fort se rendre utile à sa mère et contribuer pour sa part à l’avantage commun de la famille. Elle auroit été très-fâchée de laisser croire que son éducation