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ainsi que le ton de Susanne, firent une impression doublement pénible sur Fanny ; “ mon Dieu ! Susanne , » dit Mad. Price, “ que tu es ennuyeuse. N’aurez-vous jamais fini de vous chamailler pour ce malheureux couteau ? Aussi pourquoi vas-tu le toucher, Betty ? Tu sais bien que ta sœur gronde toujours. Je vois qu’il faudra que je le cache tout-à-fait, et alors vous ne l’aurez ni l’une ni l’autre. La pauvre Marie ne savoit guères quelle pomme de discorde elle jetoit entre vous deux, lorsqu’elle me le donna à garder deux heures avant d’expirer. – Pauvre chère ame ! Elle aimoit tant ce petit couteau, qu’elle vouloit l’avoir sous son chevet pendant tout le temps de sa maladie. A peine pouvoit-on encore l’entendre, lorsqu’elle me dit : il faut donner mon couteau à ma sœur Susanne, pour qu’elle se souvienne toujours de moi. – Hélas, mon Dieu ! ce fut sa dernière parole ; mais je dis toujours qu’elle est bien heureuse d’avoir été retirée de ce monde. C’étoit sa marraine, feue Mad. l’amirale Maxwell, qui le lui avoit donné, ce couteau – Pour toi, ma pauvre Betty, tu n’as pas le bonheur d’avoir une aussi bonne marraine. La tante Norris ne pense guères à toi. „

Fanny n’avoit en effet apporté de sa part