Page:Austen - Mansfield-Park.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

imagine qu’un peu de séjour dans la maison paternelle pourra servir de correctif à cette disposition romanesque à laquelle il attribue son refus. Il pense que la privation des douceurs de la vie dont elle a joui chez lui pendant plusieurs années, lui fera mieux apprécier les avantages de la fortune, et lui donnera la prévoyance qui lui manque.

Fanny accepte avec joie et reconnoissance la proposition que lui fait son oncle de l’envoyer passer deux mois à Portsmouth chez ses parens ; et son frère qui doit s’y embarquer l’accompagne).

Le mouvement du voyage, plaisir nouveau pour Fanny, et le bonheur d’être avec William, adoucirent les regrets du départ. Lorsqu’à la première poste, il fallut renvoyer l’équipage de sir Thomas, Fanny fit ses adieux au bon vieux cocher, et le chargea de ses souvenirs pour toute la famille sans trop d’attendrissement.

Pour William, il étoit d’une gaité folle, il trouvoit partout des sujets de plaisanterie, et l’on peut croire que la conversation entre le frère et la sœur ne manquoit pas non plus d’objets d’intérêt. Celui sur lequel William revenoit avec le plus de complaisance c’étoit son admiration pour la Sally, bâtiment sur lequel il devoit faire sa première