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Elizabeth lui prit vivement la lettre des mains. À ce moment, Jane les rejoignit.

— Lisez-la tout haut, dit Mr. Bennet, car c’est à peine si je sais moi-même ce qu’elle contient.


« Gracechurch street, mardi 2 août.
« Mon cher frère,


« Enfin il m’est possible de vous envoyer des nouvelles de ma nièce, et j’espère que, somme toute, elles vous donneront quelque satisfaction. Samedi, peu après votre départ, j’ai été assez heureux pour découvrir dans quelle partie de Londres ils se cachaient ; — je passe sur les détails que je vous donnerai de vive voix ; il suffit que vous sachiez qu’ils sont retrouvés. — Je les ai vus tous les deux. »

— Alors, c’est bien comme je l’espérais, s’écria Jane, ils sont mariés !

« …Je les ai vus tous les deux. Ils ne sont pas mariés, et je n’ai pas découvert que le mariage entrât dans leurs projets, mais si vous êtes prêt à remplir les engagements que je me suis risqué à prendre pour vous, je crois qu’il ne tardera pas à avoir lieu. Tout ce qu’on vous demande est d’assurer par contrat à votre fille sa part des cinq mille livres qui doivent revenir à vos enfants après vous, et promettre en outre de lui servir annuellement une rente de cent livres, votre vie durant. Étant donné les circonstances, j’ai cru pouvoir souscrire sans hésiter à ces conditions dans la mesure où je pouvais m’engager pour vous. Je vous envoie cette lettre par exprès afin que votre réponse m’arrive sans aucun retard. Vous comprenez facilement par ces détails que la situation pécuniaire de Wickham n’est pas aussi mauvaise qu’on le croit généralement. Le public a été trompé sur ce point, et je suis heureux de dire que les dettes une fois réglées, il restera un petit capital qui sera porté au nom de ma nièce. Si, comme je le suppose, vous m’envoyez pleins