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mauvais services. Il est vrai que dans le cas présent, elle n’avait pas à se reprocher, comme dans le premier, d’avoir été seule l’origine et l’auteur du mal, en lui suggérant des idées qui ne lui auraient probablement pas passé par la tête ; car Henriette avait avoué la préférence qu’elle donnait à Frank Churchill, avant qu’elle lui en eût parlé, mais elle se reconnut coupable de n’avoir pas fait tous ses efforts pour réprimer cette passion à temps. Il était en son pouvoir de le faire, vu la grande influence qu’elle exerçait sur elle. Elle était alors, mais trop tard, persuadée qu’elle aurait dû se servir de tous ses moyens pour empêcher Henriette de se livrer à un espoir chimérique. Elle sentit qu’elle avait établi le bonheur de son amie sur un sable mouvant. Le sens commun devait lui prescrire de dire à Henriette qu’elle faisait une