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m’en rapporter à ce qu’elle m’en écrit. Je désire savoir ce que vous en pensez. Je sais que vous vous proposez de l’aller voir : elle craint votre visite. Peut-être, au moment où j’écris, est-elle déjà faite. Ayez la bonté de me le faire savoir le plus tôt qu’il vous sera possible : je suis impatient d’en connaître toutes les particularités. Souvenez-vous que je n’ai pu passer que quelques minutes à Randalls, et combien j’étais agité, torturé. Je ne suis guère mieux à présent ; je suis dans un état qui approche de la folie. Quand je pense à la bonté infinie de mon oncle, je suis fou de joie : cet état de bonheur redouble quand je songe à la bonté, à l’excellence de Jeanne ; mais lorsque je me rappelle tous les chagrins que je lui ai causés, combien j’étais indigne de pardon, je suis fou de rage contre moi-même. Oh ! si je pouvais la voir un seul instant ! Mais je n’ose pas