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elle souffrait intérieurement. La douce satisfaction que sentait la bonne dame Bates, le ravissement extrême de sa fille, qui était trop joyeuse pour parler comme à son ordinaire, avaient fourni une scène assez satisfaisante, mais qui l’affecta un peu trop. Elles étaient toutes deux si respectables, si désintéressées, qu’on voyait bien que leur bonheur ne provenait que de l’espoir que cette alliance rendrait à mademoiselle Fairfax la joie et la santé. Elles adoraient Jeanne, pensaient bien de tout le monde, s’estimant peu de chose elles-mêmes : aussi tout le monde les aimait. Mademoiselle Fairfax ayant été récemment malade, on ne pouvait pas être surpris que madame Weston lui offrît de prendre l’air avec elle en voiture ; elle avait refusé ; mais à force de sollicitations, elle avait accepté. Pendant la promenade, madame Weston l’avait