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impossible de censurer plus amèrement l’erreur dans laquelle je suis tombée. Je sais que c’est moi qui ai tout fait. Je ne l’ai point oublié, je vous assure. Trompée moi-même, j’ai été la cause que vous l’avez été vous-même. J’en ressentirai pour la vie un mortel chagrin. Ne vous imaginez pas que je l’oublie jamais. »

Henriette fut si vivement frappée de ce discours, qu’elle ne put articuler que quelques mots. Emma continua.

« Ce n’est pas pour moi que je vous ai dit : Henriette, montrez du courage, pensez moins à M. Elton, parlez-en moins, par rapport à moi, c’est pour vous que je l’ai désiré, pour vous à qui il importe plus que ma propre satisfaction, que vous obteniez le commandement de vous-même, afin de respecter vos devoirs, d’agir suivant la bienséance ; d’éviter les soupçons, de