Page:Austen - La Nouvelle Emma T3.djvu/82

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

combats que ses sentimens ne lui en faisaient craindre. « Je ne vois pas, disait-elle, que j’aie besoin de me servir du mot sacrifice. Dans aucunes de mes spirituelles reparties, de mes délicates négatives, ai-je jamais parlé de faire un sacrifice ? Je ne crois pas qu’il soit absolument nécessaire à mon bonheur. Tant mieux, mon intention n’est certainement pas de me persuader à moi-même que je sente plus que je ne fais. J’ai assez d’amour, je serais très-fâchée d’en avoir davantage. »

À tout prendre, elle était également satisfaite des sentimens qu’elle lui supposait.

« Il est certainement très-amoureux, tout le prouve, oui, il est très-amoureux ! Et lorsqu’il reviendra, s’il continue à l’être, il faudra que je prenne bien garde à ne pas lui donner d’encouragement. »