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temps qu’il l’eût refusée pour compagne, et quittée sans beaucoup de cérémonie. Alors ils semblaient causer amicalement ensemble. Jadis aussi Emma aurait été fâchée de voir Henriette si à portée de la ferme de l’abbaye ; mais alors elle n’en redoutait rien. Elle pouvait en sûreté la voir dans toute sa beauté ; ses riches prairies, ses nombreux troupeaux, ses vergers en fleurs, et des colonnes de fumée s’élever dans les airs. Elle les joignit à la muraille, et les trouva plus occupés à discourir qu’à regarder autour d’eux. Il donnait à Henriette des leçons d’agriculture, et Emma reçut de lui un sourire qui signifiait : « Ce sont mes affaires ; j’ai droit de parler sur ce sujet, sans qu’on me soupçonne de faire mention de Robert Martin. » Elle en était bien loin. C’était une vieille histoire. Probablement Martin avait