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être endormies ; il craignait qu’elle ne se fût trop engagée. Il croyait voir de l’artifice et de la déception dans la conduite du jeune homme. Ces lettres n’étaient que pour cacher la galanterie d’un côté et la déception de l’autre. C’était un jeu d’enfant qui cachait celui de Frank Churchill. Il continua ses observations sur lui, avec indignation, et sur ses aveugles compagnes, avec crainte. Il vit qu’on préparait un petit mot pour Emma ; on le lui donna avec un coup d’œil significatif. Il vit que ce mot l’amusa, malgré qu’elle ne l’approuvât pas ; car elle s’écria : impertinence ! fi ! Il entendit dire ensuite à Frank Churchill, en regardant Jeanne : « Le lui donnerai-je ? » À quoi Emma répondit, « Non, non, il ne le faut pas, je vous le défends. »

Il le fit néanmoins. Ce galant jeune homme, qui semblait aimer sans sen-