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reconnaissante de l’honneur que lui faisait M. Knightley.

M. Elton s’était retiré dans la salle des joueurs, ayant l’air assez sot (d’après l’observation d’Emma), avec d’autant plus de raison, qu’elle l’avait vu faire à sa femme des signes de satisfaction au moment où il insultait si cruellement la pauvre Henriette. Elle ne lui croyait pas le cœur aussi mauvais que celui de sa femme ; mais il semblait qu’il prenait exemple sur elle. Elle ne put s’empêcher de dire tout haut à son partener :

« Knightley a eu compassion de la pauvre petite Henriette ! C’est bien généreux de sa part. »

On annonça que le souper était servi. On commença à défiler vers la salle à manger, et mademoiselle Bates ne cessa de parler que lorsqu’elle fut assise et la cuiller à la main.

« Jeanne, Jeanne, ma chère, où