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converser avec lui. Elle se détourna le cœur bouillant de colère, et craignant que ce feu ne se fût communiqué à sa figure.

Un instant après, un autre spectacle qui lui causa la plus vive joie, ce fut celui de voir M. Knightley donnant la main à Henriette, et joindre les danseurs. Pleine de satisfaction et de reconnaissance, elle mourait d’envie de le remercier. Trop éloignée pour lui parler, ses yeux, aussitôt qu’elle put le fixer, furent les interprètes de son cœur.

Elle ne s’était pas trompée, M. Knightley dansa très-bien, et Henriette, sans le désagrément de la scène qui s’était passée auparavant, aurait été trop heureuse. Au reste, son aimable figure, son sourire enchanteur, le bonheur dont elle semblait jouir annonçaient qu’elle était sensible et