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fille, d’un fils et de sa femme, vivant tous ensemble ; mais lorsqu’elle apprit que M. Martin, qui jouait un rôle dans le récit que faisait Henriette, et dont elle parlait avec éloge, était garçon ; qu’il n’y avait pas de jenne madame Martin, elle soupçonna que sa jeune amie paierait chèrement l’hospitalité et les faveurs que cette famille lui avait prodiguées. Elle craignit que si on n’y apportait pas de remède, Henriette ne fût perdue pour jamais.

D’après ces nouvelles idées, elle redoubla ses questions, surtout à l’égard de Martin, et Henriette ne se fit pas prier. Elle dit naïvement la part qu’elle avait prise à leurs promenades au clair de la lune, ainsi qu’à leurs jeux, et s’étendit beaucoup sur le bon naturel de M. Martin, dont elle vanta les qualités et la bonne humeur. « Il avait couru, un jour, trois milles, pour lui