Page:Austen - La Nouvelle Emma T1 et 2.djvu/589

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rement d’avoir perdu son temps dans son enfance ; et elle se mit à son piano, où elle s’exerça avec la plus grande application, pendant une heure et demie.

Elle fut interrompue par l’arrivée d’Henriette, et si ses louanges avaient pu satisfaire Emma, elle eût eu sujet d’être extrêmement contente. Oh ! si je pouvais jouer aussi bien que vous, ou mademoiselle Fairfax !

« Ne nous mettez pas dans la même classe, Henriette. Mes talens en musique ne ressemblent pas plus aux siens, qu’une lampe ne ressemble au soleil. »

« Ah ! mon Dieu. Je crois que vous jouez mieux qu’elle ; ou du moins que vous jouez aussi bien. Je vous assure que j’aime mieux vous entendre jouer qu’elle. Tout le monde hier s’extasiait à vous entendre. »