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par un autre ; il le serait, certainement, rien n’était plus clair ; un Robert Martin suffisait ; mais elle craignait qu’elle ne guérirait pas autrement. Henriette était une de ces personnes qui, ayant une fois commencé à aimer, aimerait toujours : et maintenant la pauvre fille était beaucoup plus mal depuis le retour de M. Elton. Elle cherchait toujours à le voir. Emma ne l’avait vu qu’une fois ; mais deux ou trois fois par jour Henriette était sûre de le rencontrer, de le voir, d’entendre sa voix, d’apercevoir son épaule ; et, enfin, il était toujours présent à sa pensée. Outre cela, elle entendait à tout moment parler de lui ; car, hors le temps qu’elle passait à Hartfield, elle ne voyait que des gens qui regardaient M. Elton comme infaillible, et qui ne trouvaient rien de plus agréable que de parler de ses affaires : et chaque rapport, chaque