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fert ; mais elle était fort en peine d’Henriette, qui ne se consolerait pas sitôt. Tout ce qu’elle pouvait espérer de mieux, c’était de lui apprendre son malheur la première, afin qu’elle ne le sût pas par d’autres sans ménagement. Il était probable qu’elle sortirait bientôt pour venir la voir. Si elle allait rencontrer mademoiselle Bates en son chemin ! Et comme il commença à pleuvoir, Emma espéra que le mauvais temps la retiendrait chez madame Goddard, mais craignit que la fatale nouvelle ne lui parvînt à l’improviste.

L’averse fut forte, mais dura peu, et il n’y avait pas cinq minutes qu’elle avait cessé lorsqu’Henriette entra, échauffée, agitée et le cœur gros. « Oh ! mademoiselle Woodhouse, savez-vous ce qui est arrivé ? » Elle éclata en sanglotant. Le coup étant porté, Emma