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mademoiselle Woodhouse, dans quel désordre cela m’a mis ! Encore si elle n’était pas malade ! Mais je crains bien que nous ne devions nous attendre à la voir maigre et défaite. Il faut que je vous dise l’accident qui m’est arrivé à propos de cela. J’ai toujours le soin de lire les lettres de Jeanne tout bas, avant de les lire tout haut à ma mère, de crainte qu’il n’y ait quelque chose qui puisse lui donner du chagrin. Jeanne m’a prié de le faire, aussi je n’y manque jamais. J’ai commencé la lecture de celle-ci, avec les précautions ordinaires ; mais à peine ai-je lu l’endroit où elle parle de sa mauvaise santé, que je me suis écriée : Dieu nous bénisse ; la pauvre Jeanne est malade. Ma mère qui était aux aguets, m’entendit et fut alarmée. Cependant, continuant à lire, je trouvai qu’elle n’était pas si mal que je pensais ; et je