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À la vérité, avec une épouse aussi dévouée, il ne pouvait pas se corriger. L’extrême douceur de l’humeur de l’une aigrissait quelquefois celle de l’autre. M. Jean Knightley avait toute la pénétration et la vivacité d’esprit possibles. Ces qualités manquaient tout à fait à son épouse. Il était quelquefois peu gracieux avec elle, ou lui parlait durement. Il n’était pas le favori de sa charmante belle-sœur. Elle ressentait vivement les petits torts qu’il avait envers Isabelle, et celle-ci ne s’en apercevait même pas. Elle les lui eût peut-être pardonnés, si ses manières avaient été plus flatteuses ; mais il n’avait que celles d’un bon frère, d’un ami, qui n’était ni louangeur ni aveuglé. Au reste, quelques complimens qu’il lui eût faits, n’eussent pu lui faire oublier la faute qu’il commettait quelquefois, la plus grande de toutes à ses yeux, celle