Page:Austen - La Nouvelle Emma T1 et 2.djvu/222

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Oh ! oui ; nous y sommes forcées, chaque fois qu’elle vient à Highbury. Je vous dirai, en passant, qu’elle est propre à dégoûter d’avoir une nièce. Que le Ciel me préserve d’ennuyer les gens, en leur parlant sans cesse de tous les Knightley, comme elle fait avec la Jeanne Fairfax ! Le seul nom de Jeanne Fairfax donne la migraine. Chaque lettre qu’elle écrit est lue trente à quarante fois ; on fait passer ses complimens à une lieue à la ronde ; et, si elle envoie un patron de collerette à sa tante, ou qu’elle tricote une paire de jarretières pour la grand’maman, on n’entend parler d’autre chose pendant un mois. Je souhaite beaucoup de bien à Jeanne Fairfax ; mais elle m’ennuie à la mort. »

Elles approchaient alors de la chaumière, ce qui mit fin à leurs discours. Emma avait beaucoup de compassion