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n’était pas littérateur, et donnait peu de son temps à la lecture, mais il se chargeait des soins de relier et de loger commodément les livres dont son ami Bentick faisait au contraire un grand usage ; il avait fait lui-même une fort jolie bibliothèque, où figuraient à merveille d’excellens livres fort bien choisis. Au-dessus étaient les minéraux, les collections de plantes, d’insectes, etc., etc. Sa jambe estropiée l’empêchait de prendre beaucoup d’exercice ; mais son esprit inventif et son adresse naturelle, lui faisaient trouver mille moyens d’occupations utiles. Il dessinait, il tournait, il faisait de charmans outils pour les ouvrages de femme, des jouets pour les enfans, des porte-feuilles et des étuis, de grands filets pour la chasse ou la pêche : jamais le capitaine Harville n’était oisif. Alice était sous le charme ; il lui semblait qu’en quittant cette maison elle laissait encore une fois le bonheur derrière elle : elle trouva à qui parler : Louisa était aussi dans le ravissement, et s’extasiait sur le caractère des marins et sur le bonheur de leurs compagnes ; elle vantait tour-à-tour leur franchise, leur cordialité, leur esprit de corps, leur droiture, leur candeur, leur attachement à leur état et à tous les objets de leur