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usage pour obtenir cette faveur, et Henriette partageait alors les sentimens de George. Tout cela se faisait sous le judicieux prétexte de soulager le recteur. Ce cher vieillard se tue, disait Henriette à sa mère : « Il faut que mon père obtienne de lui qu’il prenne un vicaire.

— Et il faut que ce soit George Hayter, » ajoutait Louisa. La bonne mère, toujours de l’avis de ses filles, trouva qu’elles avaient raison ; que son neveu George Hayter était l’homme qu’il fallait au docteur Schirley.

— Et à ma sœur Henriette, » ajouta tout bas Louisa, qui s’intéressait vivement au bonheur de ces deux jeunes gens. George partit donc sous les meilleurs auspices, obtint la promesse du recteur, et revint plein d’espérance, mais il ne trouva plus personne qui voulût partager sa joie. Le papa et la maman, la sœur et l’ami Charles, son Henriette même, n’étaient plus occupés que du capitaine ; à peine avait-on l’air de se rappeler le motif de son absence. Les deux sœurs étaient à la fenêtre, où elles attendaient le capitaine : en vain il voulut ramener leur attention sur le recteur Schirley, et raconter l’entretien qu’il avait eu avec lui, Louisa n’eut pas l’air de l’entendre. Henriette distraite, regardant la route de Kel-