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gueil d’un côté, et sans envie de l’autre ; les deux miss Musgrove, flattées de leur belle éducation, de leurs jolies parures, des plaisirs dont la situation et la tendresse de leurs parens les faisaient jouir, aimaient, protégeaient leurs cousines, moins favorisées qu’elles de la fortune : ces dernières joignaient à leur amitié la reconnaissance, l’admiration, la déférence, et tout allait à merveille, lorsque l’amour vint se mêler à cette relation de famille et en augmenter l’intérêt. Les attentions de George pour Henriette furent observées par les vieux Musgrove, mais sans désapprobation : Notre fille, jolie, aimable et bien élevée comme elle est, pouvait, se dirent-ils, espérer un meilleur parti ; mais si elle aime George, il la rendra heureuse. Henriette aimait George, et pensait de même avant l’arrivée du capitaine Wentworth : il faut avouer que depuis lors l’ami, le cousin George, était un peu oublié.

Laquelle des deux sœurs était préférée par le capitaine ? c’était encore douteux, même pour Alice, à qui rien n’échappait ; Henriette était plus jolie et plus douce ; mais Louisa était plus gentille, plus animée : Alice, qui possédait autrefois ces deux avantages, ne savait pas lequel avait plus d’attrait pour Frederich.