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et vous qui n’avez pas les sentimens d’une mère, vous qui n’êtes qu’une tante, vous pouvez être plus courageuse et mieux distraire le malade ; il vous obéit beaucoup mieux qu’à moi : me voilà tout-à-fait rassurée. Je sais que vous aimez à être seule ; peut-être n’êtes-vous pas bien pressée de connaître le capitaine Wentworth, et moi je suis très-impatiente de le remercier de ses bontés pour mon beau-frère Richard ; c’est bien naturel, n’est-ce pas ? »

Alice ne put s’empêcher de sourire de cette soudaine tendresse pour un beau-frère qu’elle n’avait jamais connu, et dont elle n’avait jamais parlé.

La sensible maman s’approcha du petit blessé, lui donna un baiser, en disant : « Il est à merveille, et je puis le quitter sans crainte ce cher enfant : comme il sera heureux avec sa bonne tante ! N’est-ce pas, mon amour, vous aimez mieux être avec elle qu’avec moi ? — Oh ! oui, maman, » dit le petit garçon avec la naïveté de son âge.

« Bien ! vous avez raison, mon ange ; » et l’instant après, elle frappa doucement à la porte du cabinet de son mari. Alice l’avait suivie, et entendit sa sœur dire avec joie :