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portables quand ils viennent avec leur mère ! elle les gâte et les gronde tour-à-tour sans qu’on sache pourquoi, et d’après son caprice. C’est grand dommage qu’elle ne sache pas mieux les élever ; sans partialité, ce sont les deux petits garçons les plus beaux et les plus aimables qu’il y ait au monde : mais mistriss Charles n’a pas la moindre idée d’éducation. Je vous assure, miss Alice, que c’est ce qui m’empêche de les inviter plus souvent. Je crois que mon fils n’est pas très-content de moi à cet égard ; mais ma pauvre tête ne tient plus à leur tapage ; et leur mère, qui prend des maux de nerfs au moindre bruit, souffre et encourage celui de ses enfans quand ils sont ici, car chez elle ils sont grondés et renvoyés dès qu’ils bougent. Tâchez, chère miss Elliot, qu’elle se conduise autrement ; il vous sera facile de l’obtenir, et ma femme de charge, qui est une personne sensée à laquelle je me fie comme à moi-même, n’en peut pas être maîtresse. Elle assure qu’on en ferait ce qu’on voudrait avec une mère plus ferme et plus raisonnable. »

C’était encore une autre affaire que l’histoire des domestiques ; chacune des maîtresses croyait les siens parfaits et les autres détestables.