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turelles ; leurs talens, excepté la danse, assez médiocres au total ; c’étaient d’aimables jeunes personnes qui aimaient leur maison, et qu’on aimait aussi à rencontrer. Alice les avait toujours regardées comme les plus gentilles et les plus heureuses qu’elle connût ; mais ayant, sans s’en douter, le sentiment de sa supériorité, elle n’aurait pas changé avec elles, et cédé son esprit élégant et cultivé pour toutes leurs jouissances ; elle ne leur enviait rien que leur bonne harmonie et leur affection mutuelle ; bonheur dont elle était privée avec ses deux sœurs, et dont personne n’aurait pu jouir comme elle.

Alice et Maria furent reçues avec beaucoup de cordialité ; la demi-heure s’écoula très-agréablement, et une autre se passa de même. Maria, flattée et caressée, oublia ses maux et sa colère, et proposa à ses belles-sœurs de se joindre à leur promenade projetée, ce qu’elles acceptèrent avec plaisir, étant toujours prêtes à courir et à causer.


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