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Ici je ne veux pas imiter la méthode de quelques auteurs modernes, qui déprécient ces livres par des censures amères, qui parlent avec mépris d’un genre sur lequel ils s’exercent eux-mêmes, qui, en faisant des romans, les interdisent à leurs héroïnes, et les leur font rejetter avec dédain, après qu’elles ont lu seulement quelques pages de ceux que le cours des événemens leur fait tomber entre les mains. Si l’héroïne d’un roman rebute ainsi celle d’un autre, bientôt les auteurs ne pourront attendre de protection, et seront privés d’éloges. Je ne puis approuver cette manière. Laissons les rédacteurs de revues et les critiques exagérer tous les inconvéniens de ces lectures ; laissons-les, à l’apparition d’un roman nouveau, se plaindre de leur