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étaient aimés, considérés, plus que qui que ce fût. Mistriss Allen, qui n’avait point de semblables particularités à conter, ni de tels triomphes à faire résonner aux oreilles d’une amie distraite et un peu incrédule, était forcée de se taire, et de paraître prêter l’oreille à ce déluge d’effusions maternelles. Elle s’indemnisait de cette contrainte en examinant la toilette de Mistriss Thorpe ; et elle devint tout-à-fait contente, quand elle eut découvert que la pelisse de son amie n’était pas de moitié aussi belle que la sienne.

Voilà ce qui l’occupait, lorsque Mistriss Thorpe lui fit remarquer trois jeunes demoiselles qui s’approchaient, en se tenant par le bras. Ce sont, dit-elle, ma chère Mistriss Allen, mes trois filles. La plus grande est l’aînée ; elle se nomme Isabelle : elle