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me fut impossible de fermer l’œil de toute la nuit. Oh ! Catherine, combien j’ai passé de nuits sans sommeil à cause de votre frère ! Je ne voudrais pas vous voir éprouver la moitié de ce que j’ai souffert. J’étais si malheureuse ! Mais je ne veux pas vous attrister par le récit de mes angoisses. Vous en avez assez vu par vous-même. Je sais que je me trahissais continuellement. Je ne pouvais m’empêcher de dire que je préférais les ecclésiastiques ; mais mon secret était assuré, puisqu’il était entre vos mains.

Catherine sentait bien que ce secret avait été en toute sûreté par l’ignorance qui l’avait empêchée de le deviner ; elle en conçut une espèce de honte, qui fit qu’elle ne contesta plus sur sa pénétration, lorsqu’Isabelle lui en parlait.