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idée du dessin et dont rien n’avait formé le goût, les écoutait avec attention, mais sans profit, parce qu’elle ignorait la signification de la plupart des termes dont ils se servaient. Le peu qu’elle saisissait lui semblait en contradiction avec quelques-unes des notions qu’elle avait eues autrefois du dessin. En effet jusqu’alors elle avait cru qu’on ne pouvait prendre un beau point de vue, que du sommet d’une montagne ; qu’un beau ciel devait toujours être sans nuage. Étonnée de son ignorance, elle en ressentit une espèce de honte.

C’était bien mal-à-propos, car la science ne convient pas aux jeunes personnes qui désirent être aimées. On blesse ordinairement la vanité des autres, quand on se montre à eux