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moment la résolution de ne pas aller le soir au spectacle ; mais elle ne la tint pas long-tems ; elle pensa d’abord qu’elle n’avait aucun prétexte à donner pour rester à la maison ; de plus on jouait une pièce qu’elle désirait voir ; enfin elle regardait comme probable qu’elle n’aurait ni à craindre la présence des Tilney, ni à s’en réjouir, parce qu’elle avait cru avoir remarqué que le goût du spectacle n’était pas le leur ; habitués à la perfection de ceux de Londres, ils devaient regarder tous les autres avec dédain, suivant ce que lui avait dit Isabelle.

Elle ne fut pas trompée dans l’attente du plaisir qu’elle s’était promis en voyant la pièce que l’on jouait. Celle-ci l’occupa si fortement que quiconque l’aurait observée pendant les quatre premiers actes, ne se serait en aucune