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selon elle chacun voulait la tromper, et elle ne céda que lorsque M. Morland, tirant lui-même sa montre, lui prouva la vérité de l’assertion générale. Comment alors se refuser à croire ! Le doute eût été ridicule. Elle n’en protesta pas moins contre l’assertion de tout le monde, qu’il était impossible qu’elle eût été deux heures et demie à la promenade. Elle appela Catherine en témoignage. Celle-ci, qui ne pouvait dire une fausseté, même pour plaire à son amie, s’accorda avec les autres ; mais c’était peine perdue : Isabelle ne fit aucune attention à sa réponse ; elle était trop préoccupée de ce qui remplissait sa tête : « il était tard, il fallait incontinemment retourner chez sa mère : depuis des siècles elle n’avait eu un seul moment de conversation