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Tout ce que Catherine entendait la jettait dans le plus grand étonnement ; elle ne savait comment concilier des opinions si différentes sur le même sujet. Les discussions étaient pour elle des choses inconnues. Jamais il ne s’en était soutenu dans sa famille sur quelque sujet que ce fût. Si quelqu’un en entamait une, elle était arrêtée sur-le-champ, ou par une pointe, ou par une plaisanterie faite par son père, ou par un proverbe cité par sa mère ; elle avait bien moins encore été dans le cas de connaître les faussetés et les contradictions, dont la vanité se sert pour se faire valoir ; jamais, chez ses parens, on ne pensait à recourir à des détours peu véridiques pour se donner quelqu’importance, ni à assurer une chose pour la démentir