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LE NOUVEL ART D’AIMER

veut qu’elle ne prenne jour et air que sur lui, interdisant ces causeries où chacun enrichit l’autre de ses lumières, s’augmente et se corrige par l’opinion des autres — bornons la réunion à neuf amis comme les Grecs — ce mari la prive des clartés, des concours par où elle aurait pu élever sa famille. Mais n’y admettez pas de jeux et rien que l’entretien à tous.

L’épouse passionnée raffole de son jaloux quand il n’abuse pas. Mais arrêtez-vous l’un et l’autre sur cette pente. Ne vous limitez pas. Étendez votre action par la pensée d’abord, par la considération et par le plus d’amis possible[1]. L’accaparement d’âme n’a jamais rien donné.

Dans l’intimité, ne troublez pas un silence riche. Ne troublez, pour le guérir, qu’un silence douloureux.


Et faites-vous un bon visage.

On n’est béni à la maison que pour sa joie. Il n’y a qu’un grief entre époux : un visage maussade et cela seul est sans pardon.

Tout mariage qui manque à être délicieux est celui où ils ne surveillent pas les ruines que fait dans l’autre une face acariâtre.


L’art d’éviter la mésintelligence.
Jamais de despotisme.

Tout le monde a raison. J’entends que chacun seul connaît ses raisons d’agir ainsi qu’il le fait. L’époux

  1. L’homme sans un ami ne mérite pas de vivre, dit l’ancien.