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AMANTS
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Celui qui ne respecte pas la femme est un minus habens ou un dégénéré.

Parmi les beaux amants
sans preuves, celui de Mme de Mortsauf dans Le Lis dans la Vallée de Balzac lui dit à elle, pure entre toutes les saintes de l’amour et du mariage, ce mot exactement sublime : « Vous avez consolé mon avenir. » Celle qui a reçu cette action de grâces a vécu — cette fois au moins — en l’entendant.

Soyons nous, femmes, pour quelqu’un, celle qui lui console l’avenir.

Soyons-le pour le plus d’âmes possibles.

Qu’il s’agisse d’amours vécues ou seulement parlées et écrites, cherchons aux yeux de l’homme — et mettons-y — une autre flamme plus centrale et plus chaude que celle de la chair.


La toilette de l’âme

Et que la médisance obscène cesse de prêter à une femme l’ami que l’on voit souvent avec elle. S’il est avec elle dehors ou dans le monde, c’est qu’il ne peut pas la voir dans sa chambre. Avant tout, pour juger les amants, pour leur prendre un peu de la vigueur qu’ils dégagent, au lieu de l’envier, faisons en nous la toilette de l’âme. Lavons-nous de cette ignoble façon de tarer tout avant de le connaître.

Cessons d’avoir cet œil péjoratif qui nous avilit plus que ceux qu’il regarde.

Disons-nous au contraire : comment a fait cette