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AMANTS
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que les faits divers, puis la joie, le plaisir, le travail ; mais non l’essentiel (ce qui donne ou qui ôte le courage) et pour avoir méconnu le secours inépuisable de la femme au grand cœur.

Dans un tel cas, mon ami n’hésite pas ; jette-toi dans les bras de ton amie et charge-la d’étrangler ton démon avant qu’il te dévore. Dis-lui : « Enferme-moi, rosse-moi s’il le faut, mais défais-moi du jeu, de la manie. »

La femme et la plus jeune adore te sauver. Simplicité, bonenfantisme et vivre à cœur ouvert. S’appuyer l’un sur l’autre pour vivre double et mieux, et plus haut surtout que la convoitise. Sans compter que tu n’as pas de plus beau moyen pour devenir le maître de sa joie[1].

Toi jeune femme
si le vice du luxe commence à t’enserrer, dis à l’amour de t’en punir bien vite en t’ôtant les moyens de t’y livrer. Habille-toi d’un sac plutôt que de choir là.

Ou si un homme, hier, à la volée, te plut et si son visage commence à te poursuivre, dis sans tarder à l’homme de ton cœur, à celui qui est ton centre, ta racine, le seul qui t’accompagnera, dans la maladie, dans l’âge, dans la mort, dis-lui : « Au secours, guéris-moi, emmène-moi, garde-moi de plus près. »

  1. Titre du livre superbe de Jean Dolent, maître du trait artiste (1902).