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AMANTS


« L’amour c’est la marche à la perfection, »
dit Georges Polti.

Donc pour fonder un bel amour, ne nous laissons envahir par aucune habitude. Le jeu, la compétition, l’alcool sont autant de fléaux, assassins du bonheur. Ils nous ferment les routes de la perfection donc celles de la joie.

De plus les trois fléaux que je viens d’indiquer, par la trépidation qu’ils infligent à la vie, nous en ôtent le goût. Ils en tuent la saveur et font de nous des morts moraux[1], sans parler des suicidés pour le jeu, des maladies mortelles par forçage du cœur (pour la compétition sportive, la folie ou la cirrhose du foie pour les alcooliques, etc.). Ils nous font perdre la direction du destin (du meilleur). Ils nous en font lâcher les leviers de commande.

Une seule de ces manies et nous ne pouvons plus aller que droit sur le gouffre.

Et cependant rien n’est jamais perdu.

Sens-tu, mon frère, qu’un de ces trois désordres te guette ou t’a saisi ? Ou telle autre manie que tu

  1. Ils deviennent au réel la proie d’un chancre : leur vice