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LE NOUVEL ART D’AIMER

La famille utérine (matriarcale), deuxième en date, vit dans la Longue-Maison. Ce sont des compartiments sur un couloir où sont allumés des feux. Chaque feu est commun aux deux cases situées face à face.

J’amène ici l’attention du lecteur car nos mères de la IIIe République n’ont pas même eu ce qui suit :

« Les femmes ont le droit d’assister au conseil des hommes, massées derrière eux sans parler… Puis elles ont leurs conseils entre elles. Elles délibèrent et soumettent au chef de la tribu les conseils et les doléances féminines. Celui-ci convoque alors le conseil des anciens et désigne un orateur qui expose les plaintes et les propositions des femmes. »

Aujourd’hui où nous avons des orateurs féminins, nous ne serons de vrais modernes que lorsqu’elles pourront rapporter, devant le Pouvoir ce dont souffre la vie de la famille, et non, comme fit le féminisme d’hier — ce qui concerne la femme isolément.

Le vrai féminisme travaille pour le couple, pour l’enfant, donc pour l’homme[1].

« Dans la famille utérine, les matrones ont des droits dans la vie publique. » Eussions-nous été aussi maigrement représentées, nous eussions eu notre mot à dire pour sauver le pays. Ce qui n’est pas représenté doit mourir. Il entraîne la mort du reste comme un fœtus mort resté dans le corps de sa mère la tue.

Dans la famille utérine les matrones avaient ce droit sacré : elles étaient chargées de signifier la paix…

  1. Voir Une Politique de la maternité, par Aurel.